Le travail d’Annick de Souzenelle : une profession… de Foi !

Accueil > Blog & Actualités > Toutes les actualités > Le travail d’Annick de Souzenelle : une profession… de Foi !
Publié le 12 décembre 2022

 

 

Extraits d’une interview d’Annick de Souzenelle (2012)

À quand remonte votre vocation spirituelle ?

À ma toute petite enfance. À l’âge de quatre ans et demi, après le divorce de mes parents, nous avons quitté la Bretagne et j’ai été envoyée en pension, dans une école catholique, à Paris. Pour la petite fille que j’étais, ce fut un véritable drame. Je n’avais plus aucun repère affectif ni géographique. Je suis descendue aux enfers et vu un monstre terrifiant, et, en même temps, un autre monde. Ne me sentant plus du tout en sécurité sur celui-ci, je me souviens avoir dit : « On ne peut compter que sur le Père Divin ».

Dès cet instant, je me suis tournée vers Lui.

Comment viviez-vous votre spiritualité ?

Ma spiritualité était liée à quelque chose d’intérieur et de personnel que je ne savais pas définir, mais aussi à la nature, au cosmos. Nous habitions à Paris et j’en étais malheureuse. Chaque été, j’avais hâte de partir chez mes grands-parents qui habitaient en Bretagne. J’avais un incroyable besoin de verdure. Un jour, alors que j’étais dans le car qui me menait dans le petit village breton, j’ai vécu une puissante expérience mystique. Par la fenêtre, je regardais les prés qui étaient d’une grande beauté. Soudain, je me suis sentie ne faire qu’Un avec l’herbe, j’avais l’impression de manger l’herbe, d’être l’herbe… Et tout d’un coup, j’ai vu le Buisson Ardent ! J’ai vu l’herbe flamber ! J’ai eu l’expérience du monde angélique qui se cache derrière la nature. J’ai été soulevée par la joie.

Votre foi s’exprimait-elle en une pratique spirituelle particulière ?

Non… Et, j’avais même désappris la prière. Je m’investissais totalement dans mon travail, car lui seul donnait du sens à ma vie. Puis, je suis partie travailler cinq ans au Maroc. Un dimanche, une jeune marocaine a amorcé ce qui aurait pu être une embolie. Il n’y avait aucun médecin de garde à la clinique, et en qualité d’infirmière, je ne pouvais pas décider d’un acte médical. C’est alors que j’ai vu la maman de la jeune fille lui prendre la main droite et prier près du lit. Sans réfléchir, j’ai saisi sa main gauche, et je me suis mise à prier avec elle. La jeune fille est revenue à la vie et cette femme musulmane m’a ramenée à la prière. À partir de ce jour, j’ai repris le chemin de ma quête spirituelle. Je dois infiniment à cette femme dont la foi a redonné vie à la mienne.

À mon retour en France, la spiritualité indienne est venue à moi, par l’intermédiaire d’un cousin germain de ma mère, qui avait cherché un maître et fini par rencontrer Sri Aurobindo. Il est d’ailleurs resté toute sa vie auprès de lui et a créé l’Université de son ashram. Il écrivait des lettres, et à la lecture de ses récits, je me disais : « Il faut que j’aille le rejoindre ». Je m’occupais de ma nounou qui vieillissait, et j’avais projeté de le rejoindre, après qu’elle m’aurait quittée. À travers l’hindouisme, j’espérais trouver des réponses à ma quête spirituelle, même si je crois que je n’aurais jamais abandonné le Christ. La personne du Christ et les Évangiles avaient été pour moi une révélation, et j’avais déjà deviné une lecture plus profonde et éclairante de l’Ancien Testament.

 Vous n’êtes donc jamais partie en Inde ?

Non !