Extrait de l’ouvrage d’Annick de Souzenelle Oedipe Intérieur (pages 171 – 173)
Illustration : Le chômage c’est la faute des chômeurs, Jerc (dessinateur et graffeur)
Il y aurait lieu d’évoquer le problème du chômage qui gangrène notre société et qu’il est impossible de résoudre dans les limites du labyrinthe où l’on a perdu toute clé ontologique.
La réponse devra obéir à la seule vraie loi selon laquelle chacun, lorsqu’il entre en avec son Verbe fondateur, devient une sorte de canal où s’écoule, venant des profondeurs, une force secrète qui le conduit à sa juste place.
- là, il se voit exercer son charisme personnel ;
- il n’a plus peur de manquer ;
- il n’éprouve plus aucun besoin de revendiquer ou de réclamer quoi que ce soit qui se révèle n’être alors que compensation à la joie absente de son charisme inexprimé.
UTOPIE QUE CETTE RÉALITÉ ?
Peut-être le collectif n’est-il pas prêt à croire en elle et encore moins à la vivre, mais des personnes en font l’expérience et peuvent en témoigner.
Une autre utopie me semble certainement plus grave — car elle n’est reliée à aucun fondement ontologique — qui consiste à croire qu’une politique sociale conçue dans les limites du rationnel pourra résoudre la contradiction qui oppose l’Homme à la machine.
De plus en plus celle-ci remplace l’Homme et l’élimine ; d’un côté servante, de l’autre asservissante, la machine tue son maître !
Car celui-ci, en profondeur, n’est pas le maître ; esclave de lui-même, en situation d’exil, il reste esclave de ses besoins et de ce qui les comble : autrefois le « patron » devant lequel les syndicats se sont dressés — avec justesse à l’époque ; mais aujourd’hui ?
Quelle autre force qu’une énergie nouvelle puisée au-dedans de l’Homme pourra œuvrer valablement avec la machine ? Ce ne sont pas les savantes manipulations étatiques qui sauront gérer ces énergies humaines, vagabondes et inopérantes créées par le chômage.
La loi est absolue :
LES ÉNERGIES QUI NE DEVIENNENT PAS INFORMATIONS SE RETOURNENT EN VIOLENCES DESTRUCTRICES.