Père Philippe et Elianthe Dautais : notre rencontre avec Annick de Souzenelle

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Publié le 3 novembre 2022

Nous avons rencontré pour la première fois Annick de Souzenelle en novembre 1979 lors d’une conférence à Bordeaux.  En août 1980, touchés par ses livres et son enseignement, nous avons accepté de prendre en charge l’intendance des deux sessions d’été qui étaient organisées depuis l’année précédente dans une belle demeure près d’Angoulême. Deux thèmes y étaient étudiés en détail sur 12 jours : le symbolisme du corps humain et le symbolisme des lettres hébraïques.

Pleinement nourrie et habitée par la parole biblique, par la théologie chrétienne orthodoxe et ayant une bonne connaissance des sciences humaines, notamment de CG Jung, dans un élan enthousiaste, Annick debout, nous communiquait la richesse de sens des mots hébreu, nous donnait une lecture signifiante du mythe biblique et des mythes grecs. Elle nous initiait aux lois ontologiques et à l’anthropologie biblique puis chrétienne. La parole devenait vivante ; elle entrait en résonnance avec notre vécu personnel et mettait en lumière ce qui déjà était inscrit en nous mais que nous ne savions ni reconnaitre ni nommer. Nous admirions son talent de conteuse.

Résolument Annick nous engageait dans le dialogue divino-humain, dans l’histoire verticale de la relation de Dieu avec l’Homme et de l’Homme avec Dieu, dans l’histoire sainte. Tout était déjà inscrit dans le premier mot de la Bible : Béréshit qu’Annick traduisait littéralement de l’hébreu par : « dans le principe est le Fils ». Chaque passage de la Bible était en cohérence avec ce principe fondamental dont la pleine expression est l’incarnation du Fils, lequel est venu accomplir le chemin du « Fils de l’Homme ». Ce Fils que chacun porte en germe (Yod) à l’intime de son être est appelé à croître. Nous avons, selon cette lecture verticale de la Bible enseignée par Annick, à devenir ce Fils, à devenir Christ, à devenir semblable au Christ.

Emerveillés par la lumière de sens qui jaillissait de son enseignement, lequel résonnait avec notre expérience spirituelle, nous n’avons eu de cesse d’approfondir cette lecture et de la traduire dans un chemin de transformation intérieure en accord avec le message de l’Evangile.

En août 1981, nous avons confessé la foi orthodoxe et en août 1982, notre mariage a été célébré dans la petite chapelle fresquée par Marie Louise Callot, la propriétaire des lieux. En 1983, nous fondions le Centre Sainte-Croix en Dordogne. A partir de 1984, Annick a animé 5 sessions de 4 jours chaque année sur différents thèmes, puis les dix dernières années sur 3 jours jusqu’en février 2015. Nous nous sommes imprégnés de son enseignement pendant 35 ans. Les sessions étaient ornées de préparation corporelle et/ou de danse. Les liturgies qu’Annick ne manquait jamais soulignaient son travail et sa présence ajoutait de la valeur aux psaumes et aux textes bibliques. Chaque session était l’occasion de partage avec Annick sur les sujets qui nous passionnaient. Les repas pris ensemble devenaient un rituel que nous n’aurions pour rien au monde manqué.

En 1986, nous avons initié des sessions intitulées : « chemin de guérison » pour répondre à une demande d’application pratique de l’enseignement d’Annick en nous appuyant sur la tradition des Pères du désert d’Egypte qui connaissaient parfaitement les rouages de l’âme et avaient une grande expérience de l’ascension spirituelle vers le plein accomplissement en Christ.

Un grand merci à Annick de nous avoir initié à cette voie royale qui est l’axe de toute la tradition biblique et de la tradition chrétienne, passage de l’image vers la ressemblance, accomplissement de la vie en Christ.

Père Philippe et Elianthe Dautais