Les sciences humaines face à l’anthropologie chrétienne, par Annick de Souzenelle

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Publié le 22 avril 2023

Dans cet article paru en 1991 dans la revue Le Chemin éditée par le Centre Béthanie (n° 12), Annick de Souzenelle aborde le sujet des sciences humaines naissantes dans les années 60, et notamment la psychologie, au regard de la Tradition judéo-chrétienne participant ainsi de l’élaboration d’une nouvelle anthropologie chrétienne. Vous pouvez télécharger l’article complet en cliquant ici.

 

Lorsque les jeunes sciences humaines prirent leur essor autour des années 60, Mgr Jean de Saint-Denis, de bienheureuse mémoire, mit en garde ses étudiants en théologie, dont je faisais partie, à leur propos.

Par la suite, nous avons eu la fâcheuse tendance de donner caractère d’absolu à ce qui n’était que proposition de sa part, et à jeter l’interdit sur ce qui était invitation à la prudence. Sensible à ce message de prudence, c’est autour de ces mêmes années que je m’engageais professionnellement dans le labyrinthe des scien­ces psychologiques, guidée non seulement par l’enseignement que j’en recevais, mais aussi par les deux autres disciplines qui en profondeur n’en firent qu’une : la théologie chrétienne orthodoxe et l’hébreu; en un mot le judéo-christianisme.

Je m’en entretenais à ce moment-là avec l’évêque Jean qui me confiait que, à son avis, l’anthropologie chrétienne avait été amorcée par les Pères du désert mais que notre siècle aurait sans doute pour vocation de l’élaborer davantage.

« Ces deux premiers millénaires, poursuivait-il, ont donné un puissant éclai­rage sur la théologie, mais l’Homme, image de Dieu, reste pour une grande part à “définir”. » Il est bien certain que ce dernier terme ne voulait en rien réduire l’Homme à une « définition », mais je pense rester fidèle à la pensée de l’évêque Jean si je prends de ce mot la racine « fin » dans le sens ouvert de « vocation » et donc de vie pour laquelle des structures sont posées. Quelles sont-elles ?

C’est autour de ce point d’interrogation que se sont élaborées les théories psychologiques et psychanalytiques du XXe siècle. Et si je suis amenée aujourd’hui à écrire cet article après trente années d’expérience, c’est pour tenter de faire le point par rapport à elles, au regard de la révélation chrétienne.

Il convient tout d’abord de tenter de situer les sciences humaines dans le cadre des différentes découvertes qui ne cessent d’éclore, voire d’exploser, depuis la fin du XIXe siècle et des méthodes assez contradictoires qu’elles ont alors suscitées pour permettre à l’Homme d’atteindre à une réalisation nouvelle de lui-même, qu’elles permettent d’espérer – mais, cela va sans dire, dans un contexte totale­ment agnostique.

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