L’Institut d’Anthropologie Spirituelle marque l’avenir !

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institut d'anthropologie spirituelle arigah Publié le 8 février 2025

Retranscription audio de la présentation par Bertrand Vergely de l’IAS (réunion Zoom du 10 juin 2022)

 

Je suis très heureux, très honoré, de vous présenter l’Institut d’Anthropologie Spirituelle et je crois que pour comprendre celui-ci il convient de comprendre deux choses.

Il convient d’abord d’avoir l’idée de l’extraordinaire originalité d’Annick de Souzenelle qui est à l’origine de cet institut par son travail et son inspiration et j’ajouterai son souffle.

Et par ailleurs, il convient de comprendre la situation tout à fait originale de l’anthropologie spirituelle d’Annick de Souzenelle par rapport à la situation philosophique contemporaine.

Si nous analysons la philosophie et l’histoire de la philosophie, nous pouvons dire que celle-ci est divisée en deux :

Premier temps, la philosophie s’est intéressée à la métaphysique et derrière la métaphysique à la notion de réalité absolue ou « Être » ; ce qui est remarquable puisque penser, c’est prendre conscience que nous sommes reliés à une réalité absolue qui est l’Être qui a été, qui est et qui sera. Pendant des siècles la métaphysique s’est développée et est devenue une science prétendant être la science de toutes les sciences à partir de la science de la réalité absolue

Et puis à partir de la Renaissance les choses changent et tout d’un coup on voit apparaître la notion de l’Homme à la place de l’Être. Derrière l’Homme, il y a la réalité vivante de la philosophie, réalité existentielle et personnelle. C’est bien de parler de la réalité absolue, il n’empêche que la réalité c’est aussi nous, qui sommes des Êtres vivants, et qui sommes, pour nous, dans la réalité absolue lorsque nous sommes vivants à l’intérieur d’une tradition vivante.

Le développement de la philosophie a alors subi un tournant : on parlait de la métaphysique, on a remplacé la métaphysique par l’anthropologie et on est passé de la réalité absolue à la réalité humaine vivante et cela a donné naissance aux différentes anthropologies que l’on trouve dans notre modernité à savoir : l’anthropologie sociale, l’anthropologie psychologique et, d’une manière générale, l’anthropologie philosophique. L’Être ou l’Homme, l’Homme ou l’Être, la philosophie discute. Elle a discuté et elle discute encore à ce sujet.

Par rapport à cela, la démarche d’Annick de Souzenelle est tout à fait originale. Pourquoi ? Parce que celle-ci, partant de l’Homme, à partir de l’Homme, refait de la métaphysique et relie l’Homme à l’Être et l’Être à l’Homme.

Qu’est-ce qui caractérise l’anthropologie spirituelle d’Annick de Souzenelle ? C’est que celle-ci part de l’Homme vivant, de l’Homme réel que nous sommes tous, mais non pas pour le limiter à une dimension sociale ou psychologique, aussi intéressante et pertinente soit-elle, mais pour l’ouvrir à une dimension fondamentale qui est la dimension de l’Être. Et peut-être que là, nous avons affaire à l’impensé de notre culture, l’impensé de la métaphysique, l’impensé de l’Homme.

L’histoire des religions le montre : les religions ont commencé avec un élan magnifique jusqu’au moment où elles ont décliné. Pourquoi ? Parce que si elles avaient un sens de l’Être, elles n’avaient pas de sens de l’Homme vivant.

L’anthropologie, au début, est apparue elle aussi avec une énergie remarquable avant de se perdre et de se disperser dans le social et le psychologique. D’une manière générale notre culture est traversée par un état de crise ; elle connaît des éléments vivants et remarquables avant, tout d’un coup, de décliner.

Qu’est-ce qui manque à la culture pour être une culture vivante ? Il lui manque exactement ce que l’on trouve dans l’anthropologie spirituelle, c’est à dire une relation entre l’Être et l’Homme et l’Homme et l’Être et c’est ce que montre l’anthropologie spirituelle d’Annick de Souzenelle.

Partant de l’expérience religieuse qui est une expérience à la fois de l’Être et de l’Homme, que montre-t-elle ? Elle montre que l’Être peut devenir vivant et l’Homme aller au-delà de l’Homme pour donner naissance à des états d’expérience et de conscience proprement inouïs. Annick de Souzenelle en a fait l’expérience d’abord dans l’Église orthodoxe, où initiée, inspirée par le Christ et la divino-humanité, celle-ci a trouvé une extraordinaire manifestation de la relation entre l’Être et l’Homme à partir du Christ.

A partir de là, Annick de Souzenelle est rentrée dans les profondeurs de l’expérience du divino-humain et c’est ce qui l’a amenée à retrouver ce divinohumain, déjà présent dans la tradition hébraïque dont elle a étudié la profondeur – faisant l’expérience du divino-humain – non seulement dans la tradition chrétienne mais dans la tradition hébraïque qui a inspiré la tradition chrétienne.

Annick de Souzenelle s’est aperçue que ce divino-humain était présent dans des traditions extra-chrétiennes et extra-hébraïques et c’est ce qui fait l’extraordinaire originalité de son propos. Nous sommes dans un monde qui ne sait plus d’où il vient ; ne sait plus où il va ; ne sait plus qui il est !

Combien de temps encore allons-nous vivre et pourrons-nous vivre dans une civilisation où l’individu est un consommateur complètement perdu dans son histoire, ne sachant ni d’où il vient, ni où il va, ni qui il est ? • Demain, il est évident que nous vivrons une révolution dans la mesure où on ne pourra plus continuer à vivre dans l’ignorance, le malheur dans lesquels nous vivons.

Songez que, quand une partie de la population, pour faire face à la difficulté de la vie, ne recourt pas à des stupéfiants, celle-ci fait la queue devant des cabinets de psychiatres et de psychanalystes, tant elle ressent douloureusement le drame de l’existant sans parvenir à donner un sens et trouver une réponse à celui-ci. Nous allons vers une grande révolution qui va être une révolution spirituelle, une révolution de la connaissance. Et il me semble que l’Institut d’Anthropologie Spirituelle, inspiré par Annick de Souzenelle, est à l’avant-garde de ce que nous allons vivre demain et qui va nous faire éminemment du bien !

Je vous remercie pour votre attention.